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Les école de commerce, des formations généralistes ?

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« Les écoles de commerce donnent une formation généraliste, je pourrai faire ce que je veux après »

Commerce, management, gestion, communication, marketing… J’entends régulièrement des élèves et des familles me dire leur intérêt pour ces métiers et ces formations. Nous allons voir que si l’attrait exercé (Parcoursup le prouve) est réel, il peut masquer certains biais dans le processus d’orientation…

En avant pour un décryptage !

Parcoursup ? Voeux ?

Je rappelle brièvement, pour celles et ceux qui n’auraient pas de lycéen.ne.s à la maison, ce dont il s’agit : Parcoursup désigne le site Internet officiel sur lequel se fait la majorité des inscriptions dans l’enseignement supérieur. Les élèves de Terminale doivent choisir, vers la mi-mars, les formations qu’ils souhaitent intégrer en septembre, une fois le Bac en poche. On parle de « vœux ». Classes prépa, BUT, licence, BTS, Instituts d’Études Politiques, Écoles d’ingénieur post-Bac,… il y a plus de 21 000 formations disponibles (oui, vingt-et-un-mille !).

C’est très instructif de regarder quel sont les vœux les plus populaires, et d’en tirer des enseignements en tant que parents pour mieux comprendre et accompagner les jeunes.

Voici le « top 20 » des formations les plus demandées, sur un graphe réalisé par le site l’Etudiant dans un article du 6 mai 2022 :

les formations les plus demandées en 2022 sur Parcoursup. Source : l'Etudiant

Les écoles de commerce attirent de nombreux élèves

On observe que le management, le commerce, la gestion… occupent pratiquement la moitié des places. Comment cela se fait-il ? Je vous livre mon interprétation, que je ne suis pas la seule à faire :  beaucoup de jeunes choisissent cette orientation car ils l’envisagent comme un moyen de rester dans une formation généraliste.

En effet, il y a besoin de professionnels de ces domaines dans toutes les entreprises, ou tous les services publics, que ce soit lorsqu’il s’agit de fabriquer des voitures, de vendre des voyages, ou de gérer un hôpital. Et si consciemment ou pas, aller dans cette voie repoussait le moment de faire un choix dont les jeunes ont peur qu’il leur ferme des portes ?

Un caractère généraliste en trompe-l’oeil

Le problème, c’est que ces métiers du commerce et de la gestion consistent, comme les autres, à assurer des missions bien déterminées, et que celles-ci peuvent s’avérer ne pas plaire du tout. L’aspect « généraliste » est en fait en trompe-l’œil. Certes, l’environnement et le contexte de travail peuvent être très divers, a priori plus que lorsqu’on choisit de devenir professeur d’anglais. Il n’en reste pas moins qu’il s’agira de faire de la gestion et du commerce, que cela n’est pas si généraliste que ça, et que cela ne plait pas à tout le monde.

C’est la raison pour laquelle, dans mes coachings, je pousse toujours le questionnement un peu plus loin quand un jeune me parle d’école de commerce, histoire de le faire réfléchir sur les métiers sur lesquels ces formations débouchent, et en quoi ils consistent. Qu’est-ce qu’il voudrait vendre ? Pour lui qu’est-ce que le marketing ? Et le management ?

Les licences de l’université font également le plein

Parmi les grands types de formation, les licences sont les formations les plus demandées. Cela ne signifie pas forcément que ce sont les formations que les élèves ont le plus envie de suivre… mais plutôt qu’ils sont de plus en plus nombreux à avoir compris qu’il fallait absolument mettre des vœux dans des filières « non sélectives » pour se garantir une solution à la rentrée.

En effet, de très nombreuses formations ont un nombre de places limité (les BUT, les BTS, les prépas…). Par conséquent, un élève qui formulerait des vœux uniquement pour ce type de formations courrait le risque 

– d’avoir uniquement des refus (le cauchemar des familles)

– ou un placement peu favorable dans les listes d’attente qui se soldera par un refus.

Or la plupart des licences ne sont pas sélectives (à quelques nuances près, que je ne détaillerai pas ici).

S’il faut absolument prévoir des voeux dans des formations non sélectives, il importe d’être… sélectif (!). Inutile pour votre enfant de perdre du temps à remplir une candidature pour une Université dans laquelle ne mettra jamais les pieds, parce qu’elle est trop loin de la maison, trop éloignée de son projet, … 

Ajoutez à cela le fait qu’une licence de l’Université nécessite de l’autonomie, des bases méthodologiques et académiques solides, une idée de ce qu’on veut faire ensuite,… Un élève tout juste moyen au lycée a peu de chances d’y réussir s’il ne bénéficie pas d’un solide accompagnement.

Les métiers de la santé attirent beaucoup de jeunes mais pour d’autres raisons

On observe aussi que le diplôme d’Etat d’infirmier, et le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) sont les deux formations plébiscitées. Le PASS est une des deux formations qui depuis 2020 remplacent la PACES, communément appelée « Première année de médecine » : nos jeunes seraient donc très attirés par la santé et le soin aux personnes.

Cependant, mais ce n’est là que mon opinion, je pense qu’il y a une autre raison au fait que les métiers d’infirmier, médecin, sage-femme, dentiste, kiné et pharmacien les attirent autant : le fait que ce sont des métiers connus et clairement définis.

Tout le monde sait ce que fait un médecin ou un infirmier, car nous avons toutes et tous eux affaire à eux à un moment de notre vie. Les jeunes ont une idée claire de ce qu’ils feront une fois un de ces diplômes obtenus… ce qui est déjà bien moins évident avec une licence d’économie et de gestion, par exemple. Et je ne parle même pas des formations dont la plupart n’a jamais entendu parler : au hasard, les métiers de logisticien, contrôleur de gestion, chaudronnier…

Et c’est un tort, car en découvrant sur ce site en quoi consiste par exemple le métier de chaudronnier, on voit que c’est un métier techniquement pointu, potentiellement très intéressant, bien voire très bien rémunéré, dans lequel il y a de l’embauche… et des évolutions possibles.. Un chaudronnier peut très bien continuer à se former, progresser, et se lancer un jour dans la création de son entreprise. Il aura alors un métier avec une large part de management, de gestion… Nous y voilà ! Il y a bien des façons d’aller vers le management et le commerce. On peut suivre des formations dans ces domaines après avoir appris un autre métier. L’inverse est déjà moins facile.

C’est pour cela que je propose toujours aux jeunes dans mes coachings l’exploration de quelques métiers qui ne leur disent a priori rien : même s’il s’avère finalement que ces métiers ne les attirent pas, ils sauront au moins en quoi ils consistent, et se seront demandé pourquoi cela ne leur plait pas.

 

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