que signifie travailler ?

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(photo : Nick Fewings pour Unsplash)

C’est vrai, au fait, qu’est-ce que cela veut dire, « travailler » ?  Quel sens donnons-nous au travail ? Et quelle idée s’en font nos enfants, à nous entendre ?

Tout d’abord, il me semble salutaire de casser un mythe sur le mot « travail ». On entend ou lit régulièrement qu’il viendrait du latin « tripalium » qui désignait un instrument de torture. Et cela m’agace prodigieusement, car cette signification est non seulement très réductrice, mais aussi totalement décourageante. Peut-on accepter que nos enfants grandissent avec l’idée que le travail, à l’origine, c’est une torture ?

Etymologie du mot travail

Comme je trouvais cette étymologie quand même assez étrange (les deux mots ne se ressemblent pas du tout, quand on regarde bien), j’ai fait quelques recherches. J’ai trouvé une autre étymologie sur le site des éditions Persée, dans un article de Nicholson, un linguiste du début du XXème siècle (non, moi non plus je ne le connaissais pas). Chers lecteurs et chères lectrices, vous serez heureux d’apprendre que le mot « travail » viendrait en fait de « trabaculum », qui désigne un assemblage de pièces de bois. Un échafaudage, par exemple, d’ailleurs il existe certaines poutres qui s’appellent toujours des « travers ». Cela signifierait donc que, à partir du moment où l’on assemble quelque chose, on est en train de travailler. Le mot assembler peut être pris dans un sens très large : l’idée est qu’on rapproche divers objets pour fabriquer quelque chose d’autre, qui va avoir un certain usage, une certaine utilité. Cela nous renvoie, comme par hasard, à la définition du travail, mais cette fois sous un angle ô combien plus positif et motivant ! Loin d’être une torture, travailler consiste à réaliser certaines actions pour produire une œuvre utile. Ces actions peuvent être matérielles ou intellectuelles, car on peut assembler des objets ou des idées. Ainsi, on travaille dès qu’on : cuisine une ratatatouille, repeint un volet, bricole une petite échelle en bois pour la cage du hamster,… mais aussi dès qu’on : demande son chemin dans une langue étrangère, cherche des ressemblances et des différences entre deux tableaux dans un musée, récapitule la liste des animaux herbivores en visitant un zoo, … Autant d’activités que l’on peut faire pendant les vacances.

Travailler…pendant les vacances ?

Ceux qui ont eu l’occasion de m’entendre sur France Bleu Orléans dans l’émission « La vie en bleu » d’Eva Milot savent que je ne suis pas une adepte des cahiers de vacances. Premièrement, je crois que nos enfants ont besoin, tout comme nous, d’une coupure. Les années scolaires chaotiques pour cause de Covid ne changent rien à l’affaire, bien au contraire : l’école à la maison, le retour en classe en pointillés, un environnement anxiogène, des examens qui n’ont pas lieu ou sont repoussés… Tout cela a été nerveusement épuisant pour toute la famille. Prenons donc tous le temps de nous retrouver en famille, sans cahiers d’exercices. Et dans le même ordre d’idée : sans document à lire pour faire de la veille technique ou rattraper du retard sur un projet, en ce que nous concerne. Deuxièmement, vous avez certainement remarqué que les enfants apprennent bien mieux quand ils arrivent à donner du sens à ce qu’ils sont en train de lire ou d’écouter.
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(photo : Bianca Van Dijk pour Pixabay)

Comment se fait-il que le même enfant puisse connaître par cœur une bonne dizaine de noms de dinosaures, et ait toutes les peines du monde à retenir une petite poésie ? C’est bien parce que les dinosaures l’intéressent, qu’il trouve du sens dans l’apprentissage de noms compliqués formés de nombreuses syllabes (comme Tyrannosaurus rex…) alors que la poésie à apprendre par cœur le barbe.

Cette notion de « sens » est personnelle à chacun de nous. Elle est liée à la notion de plaisir, ou d’intérêt que l’on trouve à quelque chose.

Pour reprendre l’exemple des dinosaures, il est judicieux de chercher à comprendre ce qui a motivé un enfant à retenir ces mots compliqués : est-ce que c’est l’histoire un peu mystérieuse de ces animaux qui peuplaient une bonne partie du globe et ont disparu soudainement ? Ou le défi personnel que constitue la mémorisation de mots composés de 7 ou 8 syllabes sans que personne ne le lui ait demandé ? Ou encore la sonorité de ces noms, qu’il aime bien répéter ? Ou encore les images qu’il connaît de ces gigantesques lézards verts ?

Profiter des vacances pour explorer

Les vacances sont le bon moment pour explorer ce qui intéresse nos enfants, et ce qui a du sens pour eux. C’est là qu’on peut trouver leurs sources de motivation pour apprendre quelque chose de nouveau. Pour cela on peut leur proposer une sortie, un bricolage, emprunter des livres au hasard à la médiathèque (c’est gratuit, ce n’est pas gênant si finalement ça l’ennuie). On apprend beaucoup en écoutant ce qu’ils ont à nous dire sur ce qui les a amusés, surpris, questionnés. Leur poser des questions stimulera leur réflexion.

Pour les plus grands, on peut partir de ce qui les intéresse sur les réseaux sociaux, de ce qui les a marqués dans l’actualité récente, et en parler avec eux : on a le temps, c’est les vacances… Nous allons apprendre quelque chose (c’est comme ça que j’ai découvert ce qu’est la K-pop, ou ce que veut dire « stalker »). Eux vont faire l’effort (tiens, le voilà !) d’expliciter leur pensée, d’argumenter, de donner des exemples,…

A chaque fois que nous les amènerons à faire quelque chose de leurs dix doigts, ou à rassembler des idées pour raconter quelque chose , ils seront en train de travailler.

Et si l’enfant a des difficultés scolaires ?

Ce qui est dit plus haut est-il suffisant pour un enfant en difficulté scolaire, ou bien dont le passage dans la classe supérieure s’est fait de justesse ? Dans ces cas-là, je préconise plusieurs choses.

Déjà, leur laisser quand même et absolument une vraie coupure de quelques semaines, sans leur faire faire du travail scolaire, mais en les faisant travailler différemment (cf. ce que j’ai écrit plus haut).

Ensuite, quand la rentrée approche, on peut reprendre les cahiers de l’année scolaire qui vient de s’écouler, pour progressivement réactiver certaines notions. Pourquoi ces cahiers-là plutôt que des cahiers de vacances ? Parce que vous les connaissez ! Vous connaissez la logique et la façon de présenter les apprentissages utilisées par les enseignants. Les cahiers de vacances, selon les éditeurs, présentent les exercices et les notions encore différemment : avez-vous vraiment envie de vous y plonger ?

Enfin, reprendre les cahiers de l’année écoulée permet de commencer par tout ce que l’enfant a réussi ! J’insiste sur ce point : faire refaire à un enfant des exercices qu’il avait bien exécutés lui permet de prendre confiance dans ses capacités. Si l’année a été compliquée, il est même judicieux de reprendre les cahiers d’une année antérieure, pour qu’il affermisse ses bases. Il pourra alors s’attaquer à des exercices plus récents qui lui posent des difficultés. Par exemple : ce n’est pas perdre son temps que de reprendre les cours de maths introduisant la notion de fonction, ou de revoir la conjugaison du présent de l’indicatif, même si on est en 3ème. Pour une fois, on a le temps…

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